Lecture

Sugar Moon

Hello ma petite licorne !

Comment vas-tu ? Tu s vu le soleil commence à rester un peu plus le soir et à percer n peu plus souvent au milieu du gris, c’est bon signe non ? En plus, il reste bientôt moins de 100 jours avant le retour de mon comte bleu ! N’empêche son absence commence à être un peu longue, servir la patrie, c’est bien beau mais j’aimais mieux quand il la servait sur place !

Bref, comme il faut bien s’occuper, je lis. Je te parlerai prochainement du très romantique diptyque adolescent de Jenny Han, de la bouffée d’air frais selon Gilles Legardinier « Et soudain tout change » et des « maudits » (du moins le premier tome puisque je trépigne d’impatience pour acheter les 2 suivants) d’Edith Kabuya. Aujourd’hui, je vais te parler d’un intermède, à l’opposé de mes dernières lectures, même pas dans mon style de prédilection. D’habitude (et encore plus en ce moment), j’aime les histoires d’amour, heureuse ou non, tendres ou torturées et j’aime le fantastique et la science-fiction. Du moment qu’il y a au moins un baiser et de l’action, je ne suis pas trop difficile. MAIS … Je me ballade de temps en temps sur Livreaddict et j’y détecte les livres quasi-unanimement appréciés. Et un jour j’ai aperçu la couverture de « Quelqu’un qu’on aime ». Une toute petite touche de couleur (bleue en plus !) pour le nom de l’auteur et tout un décor en noir et blanc, avec des ombres chinoises, des silhouettes juxtaposées et pourtant en interaction, une simplicité pleine de peps grâce à une multitude de petits points, à moins que ça ne soit des étoiles. On sent tout de suite unes fresque intergénérationnelle : un homme et une femme qui s’enlacent, un grand-père, un bébé et un homme bien bâti. Et un van sur une ligne.

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La quatrième de couverture n’est pas un résumé. C’est intrigant mais aussi dangereux. Si l’extrait choisi n’attire pas, on peut passer à côté d’un excellent moment … Je ne suis pas sûre que j’aurai choisi ce livre en rayon mais je ne peux pas affirmer que je ne l’aurai jamais lu : « Matt craignait le pire et ne n’est pas ce qui est arrivé. C’est même tout le contraire ». Ça sonne bien non ? Une très bonne note sur livreaddict et c’était parti.

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Je ne brise pas trop le suspens si je te dis que c’est un road trip. Pourtant, j’aime pas ça, le road trip. Mais je me suis dit qu’il était plutôt court et que même si ce n’était pas mon truc, les 200 pages seraient vite avalées. Effectivement 2 jours de bus (en rentrant de la piscine !) et de métro il est terminé. Et même si ce n’est pas mon livre préféré de tous les temps, j’avoue que j’ai bien aimé. C’était vrai, doux, sans prétention, comme un bonbon acidulé qui fond sur la langue, un morceau de sucre savouré dans une brise légère en regardant la mer.

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Un petit résumé (histoire de te donner envie si tu n’es pas convaincue par la quatrième de couverture). L’histoire se passe au Etats-Unis, what else pour un road trip ? La première scène est un prologue : Dixie, (très) jeune mère d’une petite Amber qui vit seule. Elle retrouve son ex, qu’elle n’a pas vu depuis plus d’un an et lui apprend qu’il est le père. Je ne te dévoile pas tout, mais le fil se déroule et Matt qui préparait un voyage sur la trace du crooner Pat Boone avec son grand-père Gary, atteint d’Alzheimer part finalement avec sa toute nouvelle fille. De deux générations, on passe à trois. On déroule encore un peu le ruban et après de petites péripéties, une trentenaire optimiste et stressée les rejoints ainsi qu’un ado en fuite qui porte des choses trop lourdes et trop silencieuses. Ce petit groupe se retrouve à retracer la tournée de Pat Boone de 1958 pour retrouver les souvenir de Gary qui filent comme le sable des déserts qu’ils traversent. L’arrière pays américains, les années 50, les générations qui se rencontre, les cœurs brisés qui se soutiennent et on découvre que les plus malades ne sont pas ceux que l’on croit et que chacun peut être une béquille pour les autres, quelque soit son chagrin, ses tocs ou ses faiblesses.

La narration est rapide et pourtant presque onirique, elle coule, comme le temps qui passe. On sent bien la fin. Mais ils sont hors du temps un instant, une pause pour panser leurs blessures et essayer de retrouver le courage de faire face à la vie. J’aime pas les road trip mais celui-là il était doux, tranquille, vrai. Et puis il dédramatise Alzheimer. Quand on connaît, on sait de quoi Matt a peur, on sait la déchirure qui traverse son cœur à chaque crise d’Old Gary. On sait l’urgence de vivre ce qui pourra disparaître en fumé l’instant d’après, l’impuissance. Et si on ne connaît pas personnellement et bien, on apprend ! Il ne se passe rien d’extraordinaire, juste des rencontres, des folies qui alimentent un cocon dont on sent bien qu’il aura une fin.

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Les personnages sont attachants et ont chacun leurs failles. Il y a d’abord Dixie, une brave fille qui n’apparaît finalement pas beaucoup. Matt, le petit fils devenu chef de famille à la mort de sa mère et qui doit faire face à ses craintes et ses nouvelles responsabilités alors qu’il est encore tout jeune : un grand-père veuf qui perd la mémoire, un petit frère et une mère qui leur manque, un bébé dont il apprend l’existence un an et demi après. C’est un peu lui le départ de tout. J’ai beaucoup aimé sa réaction face à son bébé, on sent un garçon fragile mais qui fait face avec bonté, générosité et sans trop se prendre la tête, il avance, il devient père et apprend qu’il n’est pas seul. Ensuite, il y a Old Gary et ses moments d’absence, sa relation si particulière avec son spécialiste, ses craintes et ses forces devant le monstre qui grignote lentement son cerveau. Amber, l’innocence de ses 18 mois et ses boucles de bébé, l’avenir, l’espoir. Antonia et ses tocs, ses moments de stress et ses rêves un peu embrouillés. Et enfin, Luke qui fuit une fille qu’il a aimé, qui fuit le faux semblant, l’étouffante indifférence d’un père qui a bouleversé sa vie. Il ne fallait pas plus qu’une tempête de neige au Texas pour rassembler cette bande hétéroclite et les emmener hors du temps sur les routes d’Amérique.

Entre deux histoires d’amour, c’était de jolies vacances. Les différentes générations peuvent s’apporter beaucoup, s’enseigner, se compléter. Quelque soit leur âge, leurs peurs ou leur défis. Séverine Vidal ne tombe jamais dans le bon sentiment dégoulinant de guimauve et forcé, tout est naturel et imparfait. Si tu as besoin d’une lecture rafraîchissante ce livre est pour toi ! (et puis 17,4/20 ça compte non ?).

Bonne lecture !

Une réflexion au sujet de « Sugar Moon »

  1. J’aime beaucoup les histoires où on suit différents personnages dont les vies s’entremêlent. Par exemple, j’avais adoré ensemble c’est tout de Anna Gavalda.

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